Démarche qualité

 

Un certain nombre de démarches sont mises en œuvre pour limiter au maximum le risque de complications. Ces dernières sont systématiques et se répètent à chaque niveau (aide soignante, infirmière, panseuse, anesthésiste, chirurgien).

Par exemple, le côté opéré est demandé et vérifié plusieurs fois au patient à chaque étape de son parcours. Le côté controlatéral est marqué par le patient lui-même, le jour de l’intervention, en présence du personnel paramédical d’un « NON » au marqueur.

 

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Il est vérifié une dernière fois par l’élaboration de la check list avant l’incision. Cette dernière vérifie par ailleurs l’identité du patient, l’administration de l’antibioprophylaxie, la présence du matériel adéquat pour l’intervention en salle,…

Voici une liste non exhaustive des complications possibles suite à une chirurgie de l’appareil locomoteur:

 

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INFECTION DU SITE OPERATOIRE (ISO)

Le risque d’infection du site opératoire (ISO) est présent sur tout acte chirurgical. Il n’est jamais nul quelque soit la chirurgie. Cependant, il existe quelques règles à respecter pour réduire au maximum ce risque. Elles répondent aux recommandations du CLIN de l’établissement.

Prévention de l’infection

Réduire le risque infectieux, c’est traiter les « réservoirs » de germes, les portes d’entrée de ces germes et être vigilant chez les personnes à risque (diabétique, traitement par corticoïdes ou immuno-modulateurs au long cours, obèse,…)

• Avant l’intervention, pour prévenir le risque infectieux :

- La préparation à l’intervention doit permettre la suppression préalable de tous les foyers infectieux potentiels. Il est indispensable de vérifier votre état dentaire (consulter votre dentiste, faire une radiographie (panoramique dentaire) si nécessaire, de faire quelques examens biologiques (numération formule sanguine – plaquettes, vitesse de sédimentation, protéine C réactive, recherche d’une infection urinaire. Il est important de préciser le nombre  et la date des infiltrations préalablement effectuées dans l’articulation qui doit être opérée. Des radiographies particulières pourront être nécessaires.

- Les infiltrations intra-articulaires dans l’articulation  à opérer devront être évitées dans les 3 mois précédant l’intervention (pour éviter tout risque infectieux).

- Toute infection (de la peau, des urines par exemple) non traitée entraîne l’ajournement de l’opération. Il faut d’abord traiter l’infection !

• Pendant l’intervention, tout est mis en œuvre pour limiter le risque infectieux.

- L’intervention se déroule dans un milieu stérile (salle d’opération équipée d’un flux laminaire (air pulsé pour repousser les germes), air ambiant filtré, personnel soignant habillé et masqué (avec des casaques stériles, gants stériles, matériel stérile ou à usage unique,…)

- Le lavage chirurgical des mains, les procédures d’habillage du personnel du bloc opératoire, l’entretien du matériel et le comportement des personnels sont codifiés et des contrôles réguliers sont effectués.

- Vous serez désinfecté(e) et vous recevrez le plus souvent des antibiotiques pendant l’intervention et juste après.

- Un protocole de pansement spécifique diminue les manipulations et les risques de contamination lors des pansements.

• Le séjour (l’hospitalisation) est de courte durée, favorisé par le programme de réhabilitation rapide, pour diminuer le risque d’infection hospitalière (infection nosocomiale).

• Dans les suites opératoires, et toute votre vie, il sera nécessaire d’être vigilant :

- Le dépistage et le traitement des infections seront permanents. Si vous avez de la fièvre ou une infection (urines, peau, gorge, bronches, sinus, …), il faut consulter immédiatement votre médecin traitant afin de débuter rapidement le traitement nécessaire (le plus souvent des antibiotiques).

- Toute procédure de soins (ponction, endoscopie, coronarographie, intervention chirurgicale,…) devra faire discuter par votre médecin des mesures prévenant un passage de germes dans le sang (prise d’antibiotiques avant et après le geste).

- Evitez les infiltrations, les injections intramusculaires (dans les fesses pour les prothèses totales de hanche) ou sous-cutanées en regard de la prothèse (risque d’abcès), sans l’avis préalable de votre chirurgien.

- Il est nécessaire de faire surveiller régulièrement vos dents et en cas de soins dentaires, prévenir le dentiste et lui demander de vous prescrire des antibiotiques pour encadrer les soins.

- Evitez les soins de pédicurie trop agressifs et désinfectez-vous bien ensuite, désinfectez aussi les égratignures.

- Si vous avez des douleurs en regard de l’articulation opérée, à fortiori si vous avez de la fièvre, il faut consulter le chirurgien très rapidement !!

 

N’oubliez pas de dire à tous les médecins consultés que vous avez une prothèse. Une hygiène de vie sérieuse au décours de l’intervention et toute votre vie est nécessaire.

 

MIEUX VAUT PREVENIR QUE GUERIR !!

Malgré toutes ces précautions à des fins préventives, une infection du site opératoire peut survenir. Il ne faut pas la négliger et la prendre en charge rapidement : le taux de succès en dépend ! !

 

Comment traiter l’infection d’une prothèse ?

Le traitement présente toujours deux volets : un traitement chirurgical et un traitement médical.

• le traitement chirurgical : deux attitudes sont possibles selon l’ancienneté de l’infection. Si l’infection est diagnostiquée rapidement, il faut nettoyer complètement et en urgence l’articulation. Si l’infection est vue tardivement ou est d’évolution torpide (lente, à bas bruit), dans un premier temps, il est nécessaire d’enlever la prothèse, ensuite, en fonction de l’évolution locale, on décidera de la mise en place d’une nouvelle prothèse.

• le traitement médical : il repose sur les antibiotiques et le traitement des « portes d’entrée » de l’infection. L’isolement du germe est capital. Les antibiotiques sont choisis en fonction des germes et de leur sensibilité microbiologique. La mauvaise diffusion des antibiotiques dans l’os impose des doses très élevées avec une administration par perfusion intraveineuse et une surveillance hospitalière de leur éventuelle toxicité. La durée de traitement n’est actuellement pas inférieure à 6 semaines.

Le traitement de la cause de l’infection peut justifier un geste chirurgical secondaire (extraction dentaire, drainage d’une sinusite, soin de panaris, ablation d’une vésicule,…)

Les résultats montrent un taux de succès de 80% en utilisant tous les moyens décrits. Le mot « guérison » ne pourra être envisagé qu’avec un recul supérieur à un an après la mise en place de la nouvelle prothèse.

 

 

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THROMBOSE VEINEUSE PROFONDE 

Normalement, le sang circule très lentement dans les veines des jambes. Il circule d’autant mieux que les muscles se contractent autour des veines. Lorsqu’une jambe est immobilisée, il y a un ralentissement de la circulation du sang dans les veines : le sang a tendance à stagner (stase) et à coaguler plus vite (coagulation). Par ailleurs, après une intervention, il existe une inflammation dans la jambe opérée qui favorise la coagulation du sang. Cette stase associée à l’augmentation de la coagulation peut entraîner la formation d’un caillot sanguin dans une veine profonde (thrombose veineuse profonde) pendant ou juste après l’intervention.

Ce caillot (thrombus) peut se dissoudre spontanément (majorité des cas). Dans certains cas, le caillot peut grossir, un fragment peut se détacher et migrer dans la circulation pulmonaire provoquant une embolie pulmonaire. Un examen échographique simple avec doppler veineux permet de confirmer le diagnostic de thrombophlébite.

Le risque de thrombose veineuse est réduit de 80% depuis le traitement anticoagulant (qui fluidifie le sang) systématique. Pour diminuer ce risque, d’autres moyens sont mis en œuvre : lever précoce, bas de contention (bas antivarices), arrêt des traitements hormonaux substitutifs avant l’intervention et apprentissage d’exercices pour contracter les muscles des jambes et des fesses afin de faciliter le retour veineux.

Mais, la fréquence de la thrombophlébite après une prothèse des membres inférieurs (hanche, genou) reste importante malgré ce traitement préventif systématique : 15% de thromboses veineuses entraînant des douleurs et des gonflements du mollet. Une thrombose veineuse mal soignée peut donner un syndrome post-phlébitique avec un gonflement persistant de la jambe.

Il est donc nécessaire de signaler à votre médecin toute anomalie survenant au décours de l’intervention (douleur ou inflammation du mollet, inflammation sur trajet veineux, essoufflement anormal, douleur de poitrine, point de côté, fièvre, frissons,… pour qu’il puisse vous traiter très rapidement.

Dans le but de limiter au maximum ce risque, l’adjonction du port de bas de contention suivant l’intervention diminue significativement la survenue de thrombose veineuse profonde.

Dans le cas de risques importants de troubles thrombo-emboliques, le dosage dHBPM peut être augmenté voire exceptionnellement la chirurgie peut être récusée.

 

 

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HEMATOME POST OPERATOIRE

En cas de saignement per et surtout post-opératoire important, un hématome peut survenir à l’origine de douleurs, d’anémie, de difficultés cicatricielles et favoriser une infection du site opératoire (ISO). Lorsque le volume est important ou le saignement non maîtrisé, une reprise chirurgicale s’impose pour une hémostase soigneuse et un lavage.

Différentes mesures sont mises en œuvre pour éviter la survenue de l’hématome à savoir l’usage d’un antifibrinolytique encadrant l’acte chirurgical, une hémostase soigneuse per-opératoire, une chirurgie sous garrot (sauf la hanche et l’épaule), une chirurgie mini-invasive limitant l’agression des parties molles, la mise en place de redon post-opératoire et la réalisation de pansements parfois semi-compressifs.

Dans certains cas, un traitement anticoagulant régulier du patient pour une pathologie le plus souvent cardiaque est arrêté dans les jours précédents la chirurgie. Un relai par une HBPM au préalable de la chirurgie est décidé à la consultation de pré-anesthésie en fonction de la pathologie sous jacente.

 

 

LUXATION DE PROTHESE

La luxation de prothèse correspond à une instabilité de la prothèse. Elle peut survenir dans les suites de la pose de la prothèse consécutivement à une chute, un hématome conséquent ou une imprudence. Généralement, une réduction simple suffit et ne porte pas à conséquence sur l’avenir de la stabilité de la prothèse.

 

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Parfois, une luxation survient quelques années après la pose de la prothèse. Elle peut s’inscrire dans le cas d’une instabilité chronique nécessitant souvent une révision de la prothèse avec dépose de l’ancienne prothèse et repose d’une nouvelle prothèse plus stable.

La voie d’abord chirurgicale est un facteur important dans la stabilité future de votre prothèse totale de hanche. La voie mini-invasive antérieure de hanche présente un taux selon les séries de la littérature inférieur à 1% alors que d’autres voies d’abords dépassent les 7-8%.

La luxation d’une prothèse de genou reste exceptionnelle.

 

 

Votre chirurgien tente au mieux d’éviter la survenue de telles complications par la PREVENTION. Cependant, dans certains cas, malheureusement cela ne suffit pas. Votre chirurgien est alors là pour vous accompagner au décours de cette complication et de vous assurer une prise en charge adaptée.